BNC
(1923-1954)
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La firme
BNC (Société Automobile
Bollack, Netter et Compagnie) fut fondée en 1923. C'est
Jacques Muller qui fut à l'origine de cette
ambitieuse entreprise. Après s'être lancé dans la fabrication d'un cyclecar
en 1919, Muller abandonne la firme et propose
son affaire à Lucien Bollack. Les premiers modèles BNC furent directement inspirés par le cyclecar JMK. Il y eut tout d'abord le châssis "Tourisme", disponible avec plusieurs carrosseries deux ou trois places dont une ravissante carrosserie "Type bateau". Ce châssis en tôle d'acier embouti se caractérise par une originale suspension arrière à semi cantilevers obliques qui a fait l'objet d'un dépôt de brevet. L'ancienne boîte de vitesses à deux rapports a cédé sa place à une nouvelle boîte à trois rapports et seul le moteur quatre cylindres SCAP de 5 HP, qui pousse désormais jusqu'à 70 km/h, a été conservé. Plus
rapide, grâce à sa carrosserie allégée et à son moteur
Ruby Sport de 972
cm3, le modèle "Sport"
atteint les 85 km/h. Quant au modèle "Super
Sport", son moteur
Ruby à soupapes en
tête culbutées lui permet une vitesse de 95 km/h, et même 100 km/h moyennant
un supplément de prix et un réglage aux petits oignons. C'est un bolide
réservé aux fous furieux car les freins sont inexistant sur les roues
avants, et aléatoires sur les roues arrières. Cette voiture fut une prémisse
aux sports extrêmes. Ce modèle commence à glaner quelques succès en
compétition. La première victoire de la toute jeune marque étant acquise au
Tour de France
avec deux voitures de série dans la catégorie 1100 cm3.
La nouvelle politique maison étant dorénavant axée presque exclusivement sur la compétition, les participations en course s'enchaînent en 1925 et les résultats s'accumulent. Des podiums acquis essentiellement par les deux pilotes maison, Ivanowsky et Billiet, parfois soutenus par Lucien Bollack qui n'hésite pas à prendre lui-même le volant. Avec des voitures d'usine, parfois équipées d'un compresseur, BNC remporte notamment la coupe d'honneur du Bol d'Or, pour la seconde année consécutive le Grand Prix des Voiturettes disputé une nouvelle fois sur l'autodrome de Miramas, le Grand Prix de la Marne ou encore l'épreuve organisée sur le Circuit de Picardie. À ces succès s'ajoutent de nombreuses places d'honneur, comme cette brillante deuxième place aux Routes Pavées. Marque sportive par excellence, BNC poursuit donc sur sa lancée avec la présentation d'un nouveau châssis de 1100 cm3, appelé "Type course", sur lequel la suspension et le freinage ont été entièrement revus et perfectionnés, pour la sécurité des gens. Suivi par un surprenant "Tank" qui, s'il suscite de nombreux espoirs, n'obtiendra aucun résultat probant. Sortent alors des modèles qui portent le nom des compétitions gagnées par BNC comme le "Type H Miramas", le "Paris-Nice" et le modèle sport "Monthléry". Mais à vouloir trop canaliser sa production sur des modèles sportifs, BNC restreint progressivement sa clientèle et ampute d'autant sa trésorerie. Les succès en compétition, comme la troisième place acquise à Miramas lors de l'édition de 1926 du Grand Prix des Voiturettes, ne sont plus suffisants pour une clientèle avide de nouveauté, et qui a de plus en plus tendance à lorgner du côté de la concurrence. Le sursaut pourrait bien arriver du dernier né des ateliers de Levallois, un superbe châssis surbaissé, immédiatement reconnaissable à sa calandre inclinée, nouveau signe distinctif des modèles musclés de la marque. Disponible pour le public en version sport, animé par un moteur SCAP ou Ruby culbuté, ce châssis existe également dans une version course avec un moteur SCAP à compresseur qui annonce sans ambiguïté ses prétentions avec à son actif un magnifique doublé à l'édition 1927 du Bol d'Or. Cette belle prestation sur le circuit de Saint-Germain-en-Laye est une bouffée d'oxygène pour l'entreprise qui enregistre de nouvelles commandes. La trésorerie se porte mieux et cela permet à BNC d'engager ses voitures aux 24 heures du Mans de 1928 où l'équipage composé de Michel Doré et Trunet termine à la septième place dans la catégorie 1100 cm3. Alors que Violette Morris ne peut renouveler sa performance de l'année précédente et doit se contenter d'une troisième place au Bol d'Or. BNC sort alors le nouveau et prometteur châssis 527 décliné en version "Grand Sport Paris-Biarritz" équipé d'un moteur Ruby de 1100 cm3, en version course "Monza" avec son 4 cylindres SCAP, et enfin la version plus élaborée "Montlhéry", équipée au choix du même moteur SCAP, auquel est ajouté un compresseur Cozette, ou du moteur Ruby. Mais par la suite, la firme s'assagit légèrement avec ses modèles et sort un roadster qui se caractérise par ses freins auto serreurs brevetés de série sur les 4 roues. Ce modèle fut suivit d'une nouvelle orientation vers des voitures moins sportives. À la fin des années 1920, la trésorerie s'essouffle, la crise économique qui s'est progressivement installée ne favorise pas la vente des modèles "Aigle" et "Acacias", trop luxueux et donc trop chers. Par ailleurs, il n'y a plus cette dynamique des ventes engendrée par les victoires en compétition. Si quelques pilotes amateurs s'illustrent dans des courses régionales, aucun succès n'est enregistré dans une épreuve majeure de 1929 à 1932, à l'exception de la seconde place d'André Sirejols au Bol d'Or de 1930, et la troisième place de Méhais à l'édition de 1932 de cette même course. Il y a bien eu chaque année, la participation d'une BNC aux 24 heures du Mans, mais les voitures n'ont jamais terminé classées. Les années suivantes ne seront pas meilleures et c'est seulement au Bol d'Or que la marque se distinguera avec une seconde place acquise par Foultier en 1935. La firme est vendue au pilote André Sirejols mais il ne peux qu'assembler des voitures au compte-gouttes dans son garage et entretenir celles déjà construites. La passion de Sirejols permettra à la marque de continuer jusqu'en 1954 en participant à diverses épreuves et en formant de nouveaux pilotes.
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Tableau des vielles pionnières |