Talbot  

(1920-1959)

 

Une extrême complexité de nom s'attache aux marques Talbot France et Talbot Angleterre. Alors que les voitures furent toujours conçues et fabriquées en France, la société fut financée durant son âge d'or, et même après (1905-1935), par des capitaux anglais ; ensuite elle s'associa à une société française qui avait été fondée pour produire des voitures italiennes et, de ce fait, devint affiliée à des sociétés américaines. Compliqué n'est-ce pas ?

En juin 1920, les sociétés anglaises Sunbeam et Talbot, associées depuis 1919, se joignirent à Darracq et dès lors la dénomination des voitures devint d'une grande complexité. Après la formation de ce groupe et pendant les 5 premières années, le nom Talbot-Darracq fut utilisé des deux côtés de la Manche, mais les voitures s'appelèrent en Europe Talbot et Darracq en Grande-Bretagne et dans le Commonwealth jusqu'en 1939.

Le nouveau groupe finança une équipe de course commune, et les voiturettes conçues par Henry furent améliorées en 1922 et équipées d'un moteur de 4 cylindres. Celles-ci avaient été conçues à Suresnes, comme le furent les versions qui suivirent. Elles remportèrent des nombreuses victoires, comme par exemple à Brooklands, à la course "200 Mile Race" (en 1922 sans compresseur, en 1924 et 1925 avec compresseur), à la Coupe des Voiturettes (1922 et 1923) et à la course Penya Rhin (1923).

En 1926 l'équipe sortit des voitures à compresseur de conception avancée, qui étaient des 8 cylindres en ligne de 1½ litre, avec double arbre à cames en tête, mais elles ne purent faire leur preuve avant que la mauvaise situation financière n'ait obligé Sunbeam-Talbot-Darracq à se retirer de la compétition.

Dans au autre domaine qui est celui de l'automobile de tourisme, les voitures de ce groupe se concurrencèrent pendant 15 ans.

Après la fusion avec S. T. D. Motors en 1935, la fabrique de Suresnes était passée sous le contrôle du major A.G. Lago, célèbre à Londres pour ses transformations dans les années 1920 du moteur L.A.P. à soupapes en tête. Suite à cette fusion, la firme sortit la 23 CV de 4 litres, avec un vilebrequin à 7 paliers et devint, dans sa version "Special" due à Lago, une voiture d'une puissance de 165 CV et pu dépasser aisément les 160 km/h, car elle était équipée de soupapes à tiges à poussoirs transversaux et à tête hémisphérique.

En 1937 cette marque remporta les 3 premières places dans la catégorie des voitures sport au Grand Prix de Montlhéry et une victoire au Tourist Trophy grâce à Comotti. En 1938, dans la formule Grand Prix, ces voitures eurent moins de succès car elles ne pouvaient lutter contre la suprématie des Mercedes-Benz et des Auto Union; et les monoplaces de 4½ litres de 1939 ne furent pas beaucoup plus rapides.

Le moteur V16 de 3 litres à compresseur, ne donna aucun résultat, pas plus que le projet de 1937 tendant à ressusciter la marque Invicta en construisant à Londres des Darracq de 3 et 4 litres, avec une carrosserie du même style que les Delage.

Après la deuxième guerre mondiale, les voitures de course de 4½ litres ne furent plus des Darracq, mais des Talbot ou des Talbot-Lago. Si elles perdirent de leur puissance, elles gagnèrent sur le gain d'une économie de carburant, à tel point qu'elles achevèrent de nombreuses courses sans ravitailler, ce qui n'était pas le cas pour les voitures de 1½ litre à compresseur.

La victoire de Chiron, à Comminges en 1947, marqua le début d'une suprématie qui dura 4 saisons et qui fut accrue par la victoire de Rosier au Mans, avec une voiture du même type, dont l'équipement routier était à peine esquissé. Pierre Levegh aurait lui aussi vaincu Mercedes-Benz en 1952 au Mans, s'il n'avait pas piloté seul pendant les 24 heures de la course.

En 1952 les voitures de la gamme furent dotées d'un style nouveau et bien que le moteur utilisé au Mans fut porté à 247 CV, il ne remporta pas de succès et ceci marqua le début du déclin chez Talbot-Lago.

En 1956, les voitures engagées au Mans furent équipées du moteur Maserati 250 et en 1957, alors que la cadence était toujours de 2 voitures par semaine, la firme fit une dernière tentative, dans le but de se procurer des dollars, en fabriquant la voiture américaine Lago, dotée d'un moteur BMW V8 de 2,6 litres, et du châssis introduit en 1955.

En 1959, Simca était majoritaire à Suresnes et le coupé Talbot fut équipé d'un autre moteur, l'ancien V8 à soupapes latérales, dont les Ford françaises étaient pourvues. Bien qu'au Salon de Paris de 1960, fut présenté au stand de Talbot un coupé assez curieux, avec le moteur de la Simca Aronde, aucune voiture ne fut plus jamais fabriquée. La firme fit faillite officiellement en 1959.

 

Le Comte Talbot

Talbot DC de 1924

Talbot DC de 1926

Talbot DD CFR de 1928

Talbot K78-1 CFR de 1930

Talbot L67 de 1934

 

Talbot T150 Special de 1936

Talbot T26SS MPSB de 1938

 

Talbot Lago de 1939

Talbot Lago de 1939

Talbot Lago de 1939

Talbot Lago de 1939

 

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