Le châssis et ses composantes annexes
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Le châssis
de la voiture, monocoque ou tubulaire, est la partie centrale de la
voiture où tout est rattaché. Il comprend le pilote, donc il doit être
capable d'absorber de gros chocs, mais ne peut peser que 35 kg ! Le châssis
tubulaire, comme beaucoup de pièce dans une F1, est fait en fibre de
carbone (85% de la voiture en est composé). Ce matériau d'abord développé
par l'aérospatiale est 5 fois plus léger que l'acier et 2 fois plus résistant.
Il est idéal pour la conception de Formule 1 ou d'avions. Le châssis
doit donc pouvoir résister aux forces très importantes produites par les
vitesses élevées, les secousses et la charge aérodynamique imposés à
la voiture. La procédure
pour fabriquer des pièces en carbone est la suivante : Le baquet est
d'abord conçu sur un logiciel de CAO (Conception Assistée par
Ordinateur) puis une machine contrôlée par ordinateur découpe des
morceaux d'ureol pour en faire un moule (procédé au laser : ces
moules sont fait en quelques minutes). L'ureol n'est pas très différent
du bois, mais c'est un matériel synthétique qui n'absorbe pas l'eau. Il
est également moins granuleux et ne se transforme pas avec la température,
ainsi des modèles très précis peuvent être faits. Ces modèles
de châssis sont alors couverts de fibres de carbone pour créer le moule
final à partir duquel le châssis sera conçu. La fibre de carbone est
entreposée en rouleaux et doit être réfrigérée jusqu’à son
utilisation. On applique ensuite de la résine et un durcisseur sur les
parties à agencer afin de former un tout. Une fois le moule obtenu, il
est poli dans toute sa partie intérieure puis enduit de lubrifiant pour
faciliter le démoulage du baquet final. Le moule est soigneusement rempli
de couches de fibres de carbone. Les
fibres de carbone se présentent comme n'importe quels tissus mais ils
peuvent être chauffées, leur procurant alors une incroyable solidité.
La façon dont ces fibres sont disposées est très importante car les
fibres jouent un rôle primordial dans l'absorption des efforts et des
forces subies par la monoplace vers d'autres parties du châssis. La
fibre est travaillée pour s'adapter exactement au moule du châssis. Le
nombre de couches souhaité atteint, le moule est alors mis dans une
machine à vide (sac hermétiquement fermé et pressurisé) pour littéralement
sucer la couche de carbone afin de l'adapter le plus possible au moule. Le
nombre de couche nécessaire diffère d'une zone à une autre, plus les pièces
sont soumises à des contraintes importantes, plus elle aura de couches.
Le nombre moyen est d'environ douze couches. Pour renforcer la rigidité,
une couche en nid d'abeille d'aluminium est positionnée au milieu des
couches de carbone. Une
fois le nombre correct de couches appliquées, le moule est mis dans un
four autoclave où il est chauffé et pressurisé. Le four autoclave a la
particularité de pouvoir faire un vide partiel et de pouvoir changer
l'atmosphère qui y règne en la remplaçant par d'autres gaz dont les
atomes se fixent sur les pièces. Cela peut ce produire juste sur la
surface des pièces, ou même pénétrer la pièce et ajouter de nouvelles
caractéristiques aux matériaux. Les températures élevées libèrent la
résine des fibres et la haute pression (plus de 100 psi) scotche les
couches entre elles. Tout au long de ce processus, les fibres durcissent
et se solidifient pour un résultat final atteint au bout de deux heures
et demi. Quand tout est terminé, on ponce et on peint les pièces aux
couleurs de l’équipe.
Chaque
pièce en carbone doit être testée avant de l’utiliser afin de prévenir
tout défaut, car si une pièce lâche à 350 km/h, cela peut devenir très
dangereux pour le pilote. Un
atelier de ce genre peut coûter jusqu’à $50 millions car en plus d’y
fabriquer toutes les pièces en carbone pour une monoplace, on y fabrique
aussi toutes les pièces réduites pour les tests en soufflerie. Inutile
de dire que seules les équipes fortunées peuvent se permettre un tel
laboratoire.
L'environnement
du cockpit dans une Formule 1 est très spartiate. Le pilote doit être
confortablement installé pour pouvoir se concentrer sur sa conduite tout
en étant solidement attaché, encaissant jusqu'à 5 G lors des gros
freinage et 4 G dans les courbes rapides.
Tous
les boutons et potentiomètres doivent être à portée de main immédiate
car le pilote, enserré par son harnais, ne peut pas bouger. Le cockpit étant
très étroit il porte souvent des genouillères pour prévenir les chocs
(Häkkinen en portait). Les ingénieurs
tentent par tous les moyens d'abaisser le centre de gravité des voitures.
Un pilote représentant environ 12% du poids à sec, il constitue un
facteur important dans la répartition des masses. Sa position de conduite
sera donc la plus basse et la plus allongée possible (on peut dire que
les pilotes ont les fesses au sol). La mode
des museaux surélevés en F1 faisait d'ailleurs dire à l'un d'eux qu'il
avait l'impression d'être allongé dans sa baignoire les pieds sur le
robinet. Assis si bas, la visibilité est très souvent réduite et les
pilotes les plus petits ne voient que le haut des roues avant. Dans cette
situation se positionner correctement sur la grille de départ peut poser
problème, et c’est pourquoi on voit des mécaniciens lever la main lors
des arrêts au stand pour signifier au pilote qu'il est bien placé. Le siège
d'une F1 est fait sur mesure pour le pilote. Le moulage se fait comme suit :
le pilote s’assoit dans un "sac" à l'intérieur de la voiture
qui contient une substance qui se fixe aux formes du pilote. Une fois
durci et découpé, on le renforce avec de la résine. Les
ceintures de sécurité sont en fait des harnais à 5 points d'ancrage,
comme dans un avion de chasse. Ils sont attachés par une boucle sur le
devant du pilote afin de le détacher rapidement en cas de problème. Un mécanicien
doit aider le pilote dans la voiture car il ne peut pas attraper les
harnais. En cas de gros accident, cette ceinture doit être capable
d'absorber une partie du choc et d'empêcher la tête du pilote de se
cogner contre le volant.
La
carrosserie comprend tout ce qui recouvre les pièces de la voiture. Elle
inclut le revêtement du châssis, les ailerons, les pontons et le capot
qui comprend la prise d’air au-dessus du pilote. Le tout est fabriqué
en fibre de carbone de la façon indiquée plus haut. C’est
probablement la partie de la voiture la plus étudiée pour l’aérodynamisme
car c’est elle en grande partie qui fera écouler l’air autour de la
voiture. Chaque partie de la carrosserie a son rôle : les ailerons
provoquent de l’appui (freinent la voiture), les pontons et la bouche
d’aération font entrer l’air pour refroidir le moteur tout en résistant
le moins possible au passage de l’air, et le reste est étudié pour
faire glisser l’air tout autour de la voiture. Les images suivantes
montrent les parties les plus importantes de la carrosserie.
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