Les pneus
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La
tenue de route dépendra principalement de la qualité des pneumatiques et
des suspensions. L’influences des suspensions est expliquée dans la
section LA SUSPENSION; voyons maintenant l’influence des pneumatiques en
général. L’adhérence
d’un pneumatique résulte d’un ensemble d’éléments qui dépendent
de la nature des surfaces en contact et d’un grand nombre de variables,
sur lesquelles on s’efforce d’agir pour améliorer la tenue de route.
Pour un même coefficient de frottement, l’adhérence en fonction de la
charge verticale, de l’étendue de la surface de contact et, dans le cas
d’un véhicule en mouvement, de la constance de ces éléments. Puisque
l’adhérence au sol d’un pneumatique en mouvement ne constitue pas une
liaison rigide, l’application d’une force transversale (vent latéral
ou force centrifuge) provoque un léger glissement latéral. Il résulte
que la trajectoire parcourue tend à s’écarter de la direction médiane
en donnant lieu à un angle de dérive qui augmente avec la force latérale
appliquée. Pendant
le mouvement, les forces latérales qui agissent sur le véhicule,
provoquent une augmentation progressive de la dérive des pneumatiques
jusqu’à ce que les conditions d’équilibre soient atteintes;
autrement dit, pour une charge verticale constante, le pneumatique prend
une certaine dérive jusqu’à ce qu’apparaisse une force transversale
égale à la sollicitation. Seule
la première portion de la ligne est assimilable à une droite; par
contre, au fur et à mesure qu’on s’approche de la déformation
maximale du pneu, une augmentation même considérable de dérive
n’entraîne pas d’amélioration appréciable de l’adhérence latérale,
tout en provoquant simultanément la perte à peu près totale du pouvoir
directionnel de la roue. Un
autre aspect fondamental de l’interaction pneumatique-sol concerne les
variations d’adhérence en fonction de l’augmentation de la charge
verticale. Théoriquement, pour un coefficient de frottement identique,
l’adhérence (impliquant la force latérale susceptible d’être
supportée) est directement proportionnelle à la charge verticale; mais
il en est tout autrement en condition réelle. Et même lorsque l’angle
de dérive est très petit, il se produit, avec l’augmentation de la
charge, une diminution de l’adhérence latérale. Cela provient de la déformation
du pneu qui entraîne une modification et une distorsion de la surface de
contact au sol, ce qui favorise les glissements latéraux. En outre, une
fois atteinte la valeur maximale d’adhérence, le pneumatique n’est
plus influencé par une nouvelle surcharge. En
conclusion, lorsque l’on projette la construction d’un véhicule, le
choix du type de pneumatique doit tenir compte de l’intervalle de charge
à l’intérieur duquel il doit travailler. 4.1
- Les transferts de charge Il
est important de comprendre que les quatre pneus d’une voiture
travaillent dans des conditions différentes et concourent différemment
à l’adhérence transversale. Si on considère les deux roues d’un même
essieu; dans des conditions statiques elles exercent sur le sol une charge
à peu près identique, cela signifie que l’adhérence totale de
l’essieu est égale au double de l’adhérence de chaque roue. Remarque
importante : lorsque des charges verticales identiques pèsent sur
les deux pneumatiques, leurs adhérences sont égales, et l’adhérence
totale correspondra au double de cette valeur; s’il se produit un
transfert dynamique de charge, le pneumatique le plus chargé verra son
adhérence augmenter, tandis que l’autre se trouvera dans la situation
inverse. 4.2
- L’effet de la variation de la charge verticale Examinons
le schéma suivant :
La
conclusion qui s’ensuit est que l’adhérence d’un essieu est
d’autant plus grande que les transferts de charge entre les roues sont
moins importants. Dès lors, il devient évident que pour limiter les
variations dynamiques, il faut, pour une force centrifuge égale, abaisser
le centre de gravité ou élargir la voie (empattement). C’est ce que
l’on fait pour les voitures du type Formule 1. Le meilleur exemple est
le type de voiture conçu pour Indianapolis car ils ont conservé pendant
de longues années, une structure de l’empattement asymétrique (centre
de gravité déplacé à gauche et demi-voie droite plus large qu’à
gauche) afin de limiter la surcharge des roues extérieures, l’anneau de
vitesse n’ayant que des virages à gauche. 4.3
- Les effets aérodynamiques Les
poussées aérodynamiques verticales améliorent la tenue de route
puisqu’elles augmentent la charge verticale sans modifier la poussée
centrifuge (qui est uniquement fonction de la masse du véhicule); on
obtient ainsi une meilleure adhérence ou une moindre dérive. C’est
dans le domaine des voitures de compétition que l’on remarque plus ce
phénomène, à cause du but recherché. En fait, l’avenir en compétition,
comme par exemple en Formule 1, dépendra de l’interaction entre les améliorations
des pneumatiques et l’approfondissement des études aérodynamiques,
sans oublier la suspension, en ce qui concerne la tenue de route. Si
la roue était parfaitement homogène et si sa masse était répartie
uniformément autour de l’axe de rotation (centre de gravité sur
l’axe), les forces élémentaires agissant en chaque point de la roue
s’équilibreraient mutuellement : la roue serait équilibrée.
Cette condition idéale ne se rencontre pas dans la pratique pour des
raisons de construction (excentricité des pneumatiques, décentrage
radial ou latéral de la jante, position de la valve), ou d’utilisation
(usure irrégulière). Pour
éliminer ce déséquilibre, on place, dans le sens diamétralement opposé
à la masse déséquilibrante, un contrepoids créant la même force
centrifuge par rapport à l’axe de rotation de la roue. Le centre de
gravité de cette dernière sera alors situé sur l’axe de rotation, et
par conséquent, la résultante des forces centrifuges sera nulle. Mais
l’opération réalisée n’est pas suffisante. En effet, les
contrepoids étant fixés sur les bords de la jante, les forces
centrifuges dues à ceux-ci et à la masse déséquilibrante, ne
s’exerceront pas nécessairement dans un même plan, mais en général
dans des plans différents, ce qui donnera lieu à un couple déséquilibrant
qui déportera la roue latéralement et qui provoquera une oscillation
communiquée au volant. La
roue doit donc être équilibrée de deux façons : par rapport aux
forces centrifuges (déséquilibre de poids) qui donne lieu aux
oscillations; et par rapport aux couples centrifuges qui donnent lieu au débordement
latéral. Les
deux opérations se nomment respectivement équilibrage statique et équilibrage
dynamique. Une roue peut être équilibrée statiquement (équilibre des
moments par rapport à l’axe de rotation) et présenter un déséquilibre
dynamique lorsqu’elle est mise en rotation, puisque la résultante des
moments engendrés par les forces centrifuges n’est pas nulle. Un déséquilibre sur les roues arrières se remarque habituellement moins; cependant, il pourra comme pour l’avant, donner lieu à une usure anormale des pneumatiques et à des organes mécaniques (bagues, roulements, etc.). Il est également très important de vérifier si la roue est bien fixée sur l'essieu car si ce n'est pas le cas, les écrous vont subir plus de pression et devront compenser le manque de stabilité. Dans bien des cas, ils ne pourront pas compenser entièrement et cela provoquera des vibrations de plus en plus marquées au fur et à mesure que la vitesse augmentera. Ce phénomène est surtout sensible pour les roues avant et le conducteur peut penser que la source du problème vient d'ailleurs.
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