La transmission
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La
boîte de vitesse est
un mécanisme destiné à modifier, dans des conditions données, le
rapport entre la vitesse de rotation du moteur et celle des roues motrices
d’un véhicule.
Le
fonctionnement du moteur est stable et régulier uniquement aux régimes
compris entre nc
et nmax.
Au-dessous de no le fonctionnement est instable et même impossible,
cependant qu'au-dessus de nmax le moteur s'emballe. D'où la nécessité de disposer d'un
changement de vitesses avec rapports étudiés de manière adéquate,
permettant ainsi le fonctionnement dans la zone appropriée à chaque
vitesse de marche. En
fait, le
moteur peut fonctionner correctement dans un intervalle plutôt restreint
de régimes, ce qui rend nécessaire la boîte de vitesses. Si l'on
disposait d'un seul rapport, permettant une marche normale ou une vitesse
maximale, toute une gamme de vitesses serait exclue ; il serait, en
particulier, impossible d’effectuer une manœuvre correcte de démarrage,
malgré l’utilisation de l’embrayage. En
outre, le
fonctionnement du moteur à sa puissance maximale ou bien en condition de
consommation minimale ne serait possible qu'à des vitesses données du véhicule
et la plage d'utilisation de ce moteur serait très limitée. 1.1
- Principe de fonctionnement À
une puissance donnée transmise à deux pignons correspondent deux couples
différents (ou moments) directement proportionnels aux rayons respectifs
(donc au nombre respectif de dents) de ces pignons. Les vitesses
angulaires (nombre de tours dans l'unité de temps) par contre, sont
inversement proportionnelles aux couples fournis. Si
l'on adopte un rapport de transmission élevé (rapport entre le nombre de
tours du moteur et celui des roues), il sera possible d'utiliser le moteur
à sa puissance maximale, tout en maintenant le véhicule à une vitesse réduite.
De même, on pourra aussi faire tourner le moteur à des régimes supérieurs
à no, c'est-à-dire dans la partie stable de
la courbe du couple, même à des vitesses très réduites. Par contre, en
utilisant un rapport de transmission faible, on pourra atteindre des
vitesses élevées du véhicule, sans pour autant dépasser le régime
maximal du moteur. En
conclusion, le changement de vitesse est un mécanisme capable de
remplacer un couple de pignons par d'autres ayant un rapport diffèrent de
transmission, dans la série des pignons, disposés dans le carter de boîte.
C’est ainsi que l’on nomme cet ensemble la boîte de vitesses. 1.2
- La boîte à train baladeur Nous
verrons dans les prochaines sections, les différents types de boîtes de
vitesses. La première boîte de vitesse à engrenages fut celle à train
baladeur (pignons coulissants). Elles étaient essentiellement de deux
types : à trois et à deux arbres. Ce
type de boîte fut utilisé par la majorité des constructeurs automobiles
jusqu’aux années trente. Par
la suite, elle fut pratiquement abandonnée à cause de certains inconvénients
qu'elle présentait par rapport aux boîtes à pignons toujours en prise.
En premier lieu, le passage d'une vitesse (les engrenages correspondants
ayant des vitesses angulaires différentes) s'accompagnait d'un choc
affectant chaque fois l’extrémité d’une ou de deux dents.
1.3
- La boîte à pignons toujours en prise C'est
aujourd'hui la plus répandue. Chaque couple correspondant aux divers
rapports est constitué par un pignon calé sur un arbre, et un pignon fou
situé sur un autre arbre, ne pouvant pas se déplacer axialement. Les
deux pignons sont donc toujours engrenés l’un dans l’autre, c’est-à-dire,
en prise; et à cause du pignon fou, il n’y a pas de transmission de
puissance entre ces deux même pignons. Les
pignons fous ont deux dentures différentes : l'une, périphérique, qui
sert à transmettre le mouvement de l'arbre primaire au secondaire par
l'entremise de l'arbre auxiliaire ; l'autre, droite ou périphérique,
pour le passage des vitesses. Ainsi, le choc qui se produit au moment de
l'engrènement n'est pas supporté par une ou deux dents seulement, mais
par l'ensemble des dents d'engrènement, qui ont cette mission précise,
au grand bénéfice de la denture principale périphérique à prise
constante.
Le schéma suivant montre comment s'engrènent les divers rapports dans une boîte de vitesses à pignons toujours en prise. La ligne rouge indique le cheminement de la puissance, les flèches montrent le sens de rotation. Les engrenages, en blanc, tournent fous.
Le
premier contact entre le pignon et le manchon, au moment de l'engrènement
d'une vitesse, s'effectue évidemment entre les surfaces de ces
embrayages. C'est seulement lorsque le pignon et le manchon ont acquis par
frottement la même vitesse angulaire que se produit l’engrènement des
dents, et ceci, seulement après le glissement initial, ce qui évite tout
choc. La synchronisation de tous les rapports avant a été
généralisée et, sur certaines voitures de luxe, même la marche arrière
est synchronisée. 1.5
- La boîte de vitesses à engrènement rapide Les
boîtes non synchronisées sont couramment utilisées sur les véhicules
lourds et sur ceux de compétition, surtout pour des raisons de solidité.
La majeure partie des voitures de compétition est équipée de boîtes
non synchronisées, dites à engrènement rapide.
1.7
- Le nombre de vitesses et le choix des rapports La
souplesse du moteur est évidemment déterminante dans le choix du nombre
des rapports. Ainsi, un moteur peu souple nécessite plus de rapports
qu’un moteur plat. Une
auto de course par exemple, dont le moteur doit toujours tourner à un régime
maximal, doit avoir une boîte à plusieurs rapports : au moins six en général
plus une marche arrière. En ce qui concerne les automobiles courantes, en
revanche, on adopte quatre ou cinq marches avant et une marche arrière.
Un nombre plus grand de rapports ne serait pas souhaitable, car il nécessiterait
des boîtes de vitesses complexes et coûteuses et obligerait le
conducteur à effectuer des manœuvres trop fréquentes, rendant ainsi la
conduite pénible. Un
nombre réduit de vitesses est également adopté pour certaines voitures
de compétition destinées à des circuits sur lesquels la différence
entre la vitesse minimale et la vitesse maximale n'est pas très
importante (par exemple les circuits ovales ou à tentatives de records).
Sur les véhicules lourds destinés au transport des personnes ou des
marchandises (et non équipés de transmission hydraulique) qui, par leurs
caractéristiques, doivent toujours disposer d'un couple moteur très élevé,
on adopte souvent un réducteur monté en série avec la boîte. Cette
solution évite d'utiliser une boîte comportant un nombre plus élevé de
rapports. En engrenant ou en désengrenant le réducteur, on dispose, en
pratique, d'un nombre double de rapports pour une fabrication assez simple
dans son ensemble. Le
rapport global de réduction est égal au produit du rapport de la boîte
de vitesses par le rapport du couple conique. On calcule ensuite les
rapports de la quatrième et de la première vitesse. Le rapport de la
quatrième (ou de la cinquième s'il existe cinq vitesses) est calculé de
façon que le véhicule puisse atteindre la vitesse maximale pour laquelle
il a été conçu, avec une pente de la route égale à 2% ou 3% en
descente. Si le véhicule pouvait atteindre sa vitesse maximale sur route
plate, lorsqu'il viendrait à se trouver sur une pente légère,
difficilement perceptible par le conducteur, il serait en effet possible
de dépasser le régime maximal prévu. Le rapport de la première vitesse
est, par contre, calculé de façon que l'on puisse rouler régulièrement
sur la pente maximale que peut rencontrer la voiture dans des conditions
exceptionnelles. Les rapports intermédiaires sont calculés pour qu'il
n'y ait pas de" trous " entre deux vitesses. En passant au
rapport supérieur et en augmentant, de ce fait, la vitesse, il sera nécessaire
d'augmenter, au fur et à mesure, cette limite inférieure étant donné
que le moteur devra fournir une puissance suffisante pour vaincre la résistance
toujours croissante de l’air. Sur
les voitures de compétition, les rapports changent suivant le type de
circuit, compte tenu des caractéristiques du parcours. On utilise souvent
des rapports rapprochés (les valeurs de démultiplication sont très
voisines). Sur certains circuits, en effet, le parcours s'effectue à des
vitesses très élevées et, dans ce cas, il est préférable de renoncer
à utiliser le moteur aux vitesses réduites, pour avoir en contrepartie,
un plus grand nombre de rapports pour les vitesses élevées. De même,
s'il s'agit d'un circuit lent, il est inutile de demander à la voiture d'être
en mesure d'atteindre des vitesses très élevées. Dans ce cas, il est
plus utile d'avoir des rapports courts, qui permettront de réaliser des
temps intéressants dans les portions du parcours qui sont mixtes. Pour
les boîtes modernes à pignons toujours en prise, le graissage par
barbotage est encore possible et reste même la solution la plus
couramment adoptée. Pourtant, une partie des pignons est folle sur
l'arbre et il serait nécessaire d'assurer leur lubrification grâce à
des canalisations. Les meilleurs résultats sont donc obtenus par
lubrification forcée au moyen d’une pompe spéciale. Les huiles pour boîtes
de vitesses sont de qualité différente de celles employées pour les
moteurs. 2
- La transmission automatique
Une
transmission automatique doit être dotée d’un système susceptible de
sélectionner le meilleur rapport en
relation avec la vitesse du véhicule et le régime supportable par le
moteur. On respecte cette condition en reliant le dispositif soit avec les
roues, soit avec l'arbre moteur, grâce à un régulateur centrifuge ou
une pompe à huile. Un signal provenant des roues indique la vitesse du véhicule
et effectue une première sélection entre les rapports : supérieurs
si la vitesse est élevée, et inférieurs si la vitesse est réduite.
Dans un autre procédé, un signal provenant du moteur choisit entre les
rapports possibles, celui qui permettra au moteur de tourner à un nombre
de tours ni trop bas ni trop haut, établi par le constructeur pour une
moindre consommation et une plus grande durée du moteur (exemple :
entre 2000 et 5000 tr/mn).
En
plus de ses qualités de douceur et de progressivité, il offre aussi
l'avantage de transmettre au départ du véhicule, un couple supérieur à
celui qu'il reçoit. En revanche, il ne garantit pas l'enclenchement
complet quand le véhicule est en marche, étant donné qu'il fonctionne
seulement lorsqu'il y a un certain cheminement entre les deux éléments
qui le composent, par conséquent entre l'arbre de transmission et le
moteur. Dans
certains convertisseurs, il est possible d'abolir le cheminement grâce à
un assemblage rigide entre les turbines, et réalisable lorsque les
cheminements ont atteint leur limite inférieure. Il reste entendu que le
convertisseur, précisément en raison de la nature de l'assemblage
fluide, empêche le démarrage par impulsion du véhicule, au moins jusqu'à
ce qu'un certain nombre de tours ne soit dépassé. La boîte de vitesses
est à trains épicycloïdaux avec enclenchements gradués, obtenus grâce
à des disques ou bien à des bandes de freinage et plus rarement des cônes.
En effet, il ne serait pas possible d'employer une boîte de vitesses
conventionnelle, étant donné qu'il est trop difficile et trop compliqué
d'effectuer sans heurts les passages d’une vitesse à une autre. Les
éléments d'un train épicycloïdal sont au nombre de trois : la
couronne, le satellite et le planétaire. Ils sont toujours en
prise et peuvent être bloqués graduellement en réalisant des rapports
divers. La commande des frictions et des freins à bande se produit
hydrauliquement par le truchement du bloc-soupapes. |
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