Voisin
(1919-1939) |
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Cette
firme fondée par Gabriel Voisin,
commença à
fabriquer des automobiles en 1919, sous la marque
"Avions Voisin", après s'être consacrée pendant la première guerre
mondiale à la construction en grande série d'appareils de bombardement. Sous l'impulsion de Gabriel Voisin, pionnier de l'aéronautique, l'entreprise entreprit une reconversion spectaculaire et acquit rapidement une grande notoriété, due moins à l'utilisation de groupes moteurs très classiques du type Knight sans soupapes, très améliorés, qu'au choix de châssis très surbaissés et de caisses particulièrement originales qui faisaient largement appel aux alliages légers. En 1918, Voisin conçut un moteur développant 80 CH tournant à 2700 tr/mn et qui atteignait 120 km/h. En 1920, les modèles C1, C3 et C5 sortirent. Ils étaient dotés du même moteur mais avec une puissance de 100 CH. Il adopta également des freins avant et dessina ses carrosseries caractéristiques légères, montées sur un cadre rigidifié par le boulonnage d'un plancher en tôle d'aluminium entièrement fermé. En effet, Voisin se soucia bien avant les autres constructeurs de séparer l'habitacle du moteur et de la transmission afin d'éliminer bruits, fumées et odeurs. Il chercha toujours à doter ses voitures de grandes surfaces vitrées, de montants minces, de portières larges très peu épaisses, de grands coffres à bagages et d'une accessibilité mécanique la meilleure possible. Parallèlement, il améliora l'agrément de conduite et la sécurité en choisissant des solutions d'avant-garde qui furent : de grands freins à servocommande ou freins hydrauliques. Lorsque ceux-ci furent mis au point, la direction devint douce et précise, le centrage du châssis également, les installations électriques étaient très soignées et comportaient des dynastarts (dynamos) à grande capacité, l'éclairage était puissant, il y avait un dispositif de signalisation, etc. Le Type C5 avec 3,34 m d'empattement, contre 3,57 m pour le Type C3, constituait, habillé d'une caisse légère, une excellente voiture de sport qui resta en production jusqu'en 1927. Elle accumula un palmarès copieux, surtout en courses de côte mais servit de base aux trois voitures spécialement préparées pour le Grand Prix du Tourisme couru à Strasbourg en juillet 1931. Afin de rester dans le cadre du règlement qui prévoyait des dimensions minimales pour les carrosseries, Voisin dessina une caisse très étroite mais dotée de renflements latéraux aérodynamiques. Le moteur fut poussé à 120 CH et tournait à 1600 tr/mn, régime limite adopté en fonction d'une formule de course à la consommation. Les trois Voisin se classèrent en tête, celle du vainqueur Rougier, ayant parcouru la distance de 700 km à la moyenne de 107,7 km/h. À la suite du succès encourageant du Grand Prix de Tourisme de 1922, Voisin décida de participer au Grand Prix de 1923. Or, dans l'intention évidente de contrecarrer ses initiatives dans le domaine aérodynamique, terrain sur lequel ses principaux concurrents pouvaient difficilement le suivre, le règlement émis par l'Automobile Club de France, imposa aux voitures du Grand Prix de Tourisme, un maître couple minimal. En réplique, Voisin choisit de courir au Grand Prix de Vitesse, qui est une épreuve correspondant à la Formule 1 actuelle. Quatre voitures furent préparées en six mois et confiées à Duray, Rougier, Morel et Lefèvre. Sur 18 voitures au départ, 5 terminèrent, dont une Voisin à la dernière place, handicapée par sa vitesse de pointe de 168 km/h contre près de 200 km/h pour la Sunbeam gagnante. En 1924, Voisin revint aux compétitions de tourisme lors du Grand Prix de Lyon avec quatre C5 spécialement préparées, mais elle durent s'effacer devant la suprématie des Peugeot, cependant très semblables. La C18 de 22 ou 28 HP, désignée sous le nom de "Diane", produite jusqu'en 1933, avait une cylindrée de 4 litres (64 x 100 mm), portée ensuite à 6 litres grâce à l'augmentation de l'alésage jusqu'à 72 mm. Sa puissance dépassait les 100 CH en première version. Au mois de septembre 1930, une voiture équipée de ce type de moteur établit le nouveau record mondial des 50 000 km à la moyenne de 119,857 km/h à Montlhéry. Les succès remportés dans ces tentatives de record étaient au demeurant une spécialité de la firme Voisin, qui s'était déjà adjugé, vers la moitié des années 1920, de nombreux records du monde avec une C5 modifiée, sur différentes distances, ainsi que le record prestigieux des 24 heures, remporté à la moyenne de 182,660 km/h (27 septembre 1924). La première 6 cylindres, appelée C11, sortit en 1927 et fut équipée d'un propulseur de 2300 cm3 (67 x 110 mm) et d'une boite de vitesses à trois rapports, complétée peu après, par un nouveau dispositif à commande électromagnétique placé sur le volant, doublant les deux rapports supérieurs. Les voitures Voisin furent caractérisées par leur forme aérodynamique en avance sur leur temps, ce qui leur a valu une notoriété, mais elle ne fut pas suffisante car Gabriel Voisin perdit le contrôle de son entreprise après avoir perdu un procès contre les nouveaux propriétaires de la firme. Dans l'impossibilité de reprendre pied sur le marché de l'automobile, il vendit ses parts à Paul-Louis Weiler, président de la société Gnome et Rhône, proche des usines Voisin, qui lui sous-traita de nombreux travaux dans le cadre des plans de réarmement, en vue de l'arrivée du second conflit mondial.
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Tableau des vielles pionnières |