Rosengart
(1928-1955) |
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Lucien Rosengart était un inventeur astucieux.
Il commence par fabriquer des boulons, des rondelles et surtout, il invente
une vis modèle que les constructeurs du Chemin de Fer
Métropolitain s'empressent d'acquérir. Il déposera ainsi plus de 120
brevets dont le célèbre "baby-foot" ou ce qui
deviendra la future ceinture de sécurité. Sa soif de découvrir n'a pas de
limites car en 1914, il met au point une fusée qui permet aux obus
d'exploser à l'air libre. Cet inventeur se transformera peu à peu en homme
d'affaire et viendra ainsi sauver de la faillite
Citroën et Peugeot au lendemain de la première
guerre mondiale. Une expérience qui le convainc de l'avenir de l'automobile
et le pousse à créer sa propre marque en 1928, dont l'emblème est une rose. Il présente son premier modèle fin 1928. C'est la Rosengart Type LR2, une modeste 4 cylindres de 5 CV. En 1930, sur l'initiative de M. Turel, représentant lyonnais de la marque, un raid est organisé entre Lyon, Bourg et Dijon afin d'éprouver l'endurance et la fiabilité de l'auto. Conduite par Lecot, la petite 5 CV de série carrossée en conduite intérieure, totalise 900 km chaque jour durant plus de trois mois de demi, soit 100.000 km au total, et sans incident majeur. Dans le même temps, la LR2 se classe 80 fois première dans les 81 épreuves sportives auxquelles elle participe, alors qu'elle n'a rien d'un foudre de guerre et qu'aucun service course n'existe au sein de la firme. Ce résultat, elle le doit à ses clients qui, en mal d'émotions, engagent leurs propres voitures dans ces courses de l'extrême. Cette même année, sur le Circuit des Routes Pavées, sept voitures prises au hasard sur la chaîne, tous organes plombés et contrôlés, participent au Critérium international des voitures de série, la plus redoutable épreuve d'endurance, de régularité et de robustesse. Toutes les sept couvrent des distances bien supérieures à celles demandées et réalisent jusqu'à 78,558 km/h de moyenne, alors même que la barre avait été fixée à 45 km/h. Cette voiture restera le fer de lance de Rosengart jusqu'à son départ. Après le lancement d'une super traction, de petits utilitaires sortent en 1936, avec le Type LR 4N2. Pour son lancement, on fera encore appel à Lecot qui, au volant d'une torpédo, capot et moteur plombés, effectuera chaque jour le trajet Neuilly-Lyon et retour le lendemain, soit 500 km quotidien sur la route nationale pendant 200 jours. Lors de chaque arrivée, seuls l'eau, l'huile, l'essence et à la rigueur les bougies, sont contrôlés sous l'œil inquisiteur des huissiers de service. Une seule entorse sera autorisée pour une inspection des freins et de l'embrayage. 100.000 km seront ainsi accomplis sans souci et la presse, sceptique au départ, s'enthousiasme littéralement pour ce nouveau modèle, provoquant ainsi un afflux de plus de 200 commandes. Le
Type LR 4N2 est modifié en
Type LR 4N2A qui possède une boîte à 3
vitesses, puis en LR 4RI qui possède une boîte
à 4 vitesses avec roues avant indépendantes. Sa
présentation au mois de mars 1939, déchaîne l'enthousiasme. Dans les mois
qui suivent, elle deviendra même la grande vedette des concours d'élégance,
remportant tous les premiers prix. À la fin de 1939, Lucien Rosengart décide de se retirer progressivement des affaires, se découvrant une passion tardive mais torride pour la peinture naïve, mais la société continuera sans lui. Il s'éteindra en 1976 à l'âge respectable de 96 ans. La dernière voiture à porter le nom de Rosengart fut la "Sagaie" de 1954 et l'entreprise ferma définitivement ses portes en 1955.
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Tableau des vielles pionnières |