Turcat-Méry
(1899-1929) |
|
|
|
Cette
firme fondée en 1899 par Léon Turcat et
Simon Méry, fut l'une des premières à proposer
l'allumage électrique par magnéto en 1901. Les deux fondateurs ont vite compris que la meilleure publicité de l'époque, étaient les victoires en compétition. Plusieurs voitures sont donc inscrites dans différentes épreuves, avec une première victoire au mois de mai dans la course de côte des Plâtrières à Aix-en-Provence. Et une suite de belles performances dans les courses de ville à ville Paris-Vienne et Paris-Madrid grâce, notamment, au pilote maison Henri-Louis Rougier. Ce dernier ajoute une nouvelle victoire lors de la course de côte du Mont-Ventoux de 1903 avec une 45 HP, puis se classe troisième aux éliminatoires de la Coupe Gordon Bennett, disputées l'année suivante sur le circuit des Ardennes Françaises au volant d'une voiture de plus de 12,8 litres de cylindrée surnommée "La Tarasque". En 1904, Rougier terminera quatrième lors de la même course à cause d'une crevaison et quelques ennuis mécaniques. À la même époque, l'entreprise s'associe avec De Dietrich. En 1911, Henri-Louis Rougier remporte le premier Rallye de Monte-Carlo financé par la Société des Bains de Mer et présidé par le baron Van Zuylen, président de l'Automobile Club de France. Parti de Paris au volant d'une limousine de 75 HP carrossée par Labourdette, il entre en troisième position dans la principauté, mais après une nuit de délibération et de savants calculs de la part du jury, il sera crédité de la victoire au terme d'un classement qui prend en compte plusieurs critères, notamment la régularité de la voiture mais aussi son confort, sa vitesse ou encore la distance parcourue. Une superbe performance, même si le rallye ne connaît pas encore la renommée qui est la sienne aujourd'hui. Cette année fut également marquée par le divorce avec Lorraine-Dietrich. À la veille de la Grande guerre, la gamme s'articule autour de cinq modèles dont la puissance s'échelonne de 14 HP pour le Type LG, à 35 HP pour le Type MJ de 6,3 litres de cylindrée. Un modèle qui s'offre à l'occasion, quelques succès en compétition, principalement en course de côte comme au Mont-Ventoux ou à Limonest, dans la banlieue lyonnaise. La première guerre mondiale stoppe l'élan de la firme et l'ambiance devient morose, malgré la seconde place de Rougier dans le Grand Prix de Corse, puis les deux premières places dans leur catégorie des voitures Turcat-Méry dans la course de côte du Mont-Ventoux en 1921 ne semblent pas apaiser l'atmosphère. La gamme des voitures de tourisme n'évolue pas, même si une version sportive extrapolée de la 15 HP apparaît en 1923, le Type RGH. Il s'agit sans doute de la plus belle réussite de la marque, une quatre cylindres de 3 litres de cylindrée, simple arbre à cames en tête et chambres hémisphériques, double allumage, freins de série sur les quatre roues et atteignant une vitesse 120 km/h, qui s'avère aussi belle que performante. Son seul défaut est un prix de vente excessif par rapport à la concurrence, justifié d'après la direction de l'entreprise par l'installation en série de nombreux accessoires de qualité. En 1924, grâce à Arthur Provenzal et Louis Mouren, l'activité reprend comme aux plus belles années de l'entreprise, et le Type UG, une 12 CV de 2,4 litres de cylindrée, déclinée en version tourisme ou sport, devient le nouveau cheval de bataille de la marque. La cigale qui orne désormais le bouchon de radiateur des voitures leur donne des ailes puisque 17 victoires s'ajoutent au palmarès de la marque pour la seule année 1925. Des premières places acquises, pour la plupart, dans des courses de côte comme La Faucille, le Mont-Ventoux ou encore Limonest. Mais la grande crise économique met à nouveau un frein à l'enthousiasme de la firme, et dû également aux prix élevés de ses voitures, Turcat-Méry devra fermer ses portes en 1929.
|
|
Tableau des vielles pionnières |