La suspension
|
|||||||
|
|||||||
La
suspension est un ensemble de pièces mécaniques comprenant les ressorts,
les amortisseurs, les roues et pneus et parfois des barres métalliques
qui ont chacun leur rôle à jouer. Le
premier rôle de la suspension est d’absorber autant que possible les inégalités
du sol afin de permettre un confort et une bonne tenue de route, ainsi que
de donner aux roues motrices une stabilité et une résistance suffisantes
afin de leur permettre de transmettre le couple moteur. Son
second rôle est de garantir une liaison constante entre le sol et les
roues car la précision de la direction, l’efficacité du freinage et la
puissance transmise aux roues en dépendent. En Formule 1, c’est surtout
sur ce deuxième rôle que le développement se fait car contrairement à
une voiture conventionnelle, le confort dans une monoplace est pitoyable
et la suspension est très dure. Afin
de comprendre comment fonctionne la suspension dans une Formule 1, nous
devrons faire des analogies et des comparaisons avec la suspension dans
les voitures conventionnelles, et analyser chaque pièce qui la compose. La
tenue de route dépend de plusieurs facteurs dont la suspension, car la
charge verticale est le facteur qui subit les variations les plus
importantes durant le déplacement. Lorsque la roue rencontre un obstacle,
elle subit une poussée très rapide vers le haut; son mouvement est
contrarié par l’inertie de la voiture, qui agit à travers le ressort
de la suspension. L’obstacle franchit, la roue revient à son niveau précédent,
tandis que le corps de la voiture reste encore légèrement soulevé,
puisqu’en raison de sa masse supérieure, il lui faut plus de temps pour
retomber. Pendant ce court laps de temps, le ressort demeure en légère
extension et, de ce fait, agit moins vigoureusement pour maintenir le
contact entre la roue et le sol. Le résultat en est la diminution de
l’adhérence. La
tenue de route résultera donc de la valeur moyenne entre les conditions
d’adhérence maximale et minimale lors des secousses verticales, et sera
d’autant meilleure que le laps de temps durant lequel la roue est délestée
sera plus court, c’est-à-dire, lorsque la fréquence des oscillations
sera plus élevée. En
Formule 1, ce phénomène est beaucoup moins présent dû à la poussée aérodynamique
qui tend à garder la voiture au sol, au centre de gravité très bas du véhicule,
à la suspension indépendante des 4 roues, à la présence d’un seul
essieu qui se situe à l’arrière (il n’y en a pas à l’avant car
les roues tiennent par les barres de suspension) et par le faible poids de
la voiture. Cependant
ce qui suit s’applique aux deux types de véhicules : en règle générale,
dans des conditions identiques, une voiture possédant des suspensions très
souples et subissant des secousses lentes, colle au sol beaucoup moins
qu’une voiture à suspension rigide. C’est pourquoi en Formule 1 les
suspensions sont très rigides comparativement aux suspensions des
voitures conventionnelles qui recherchent un compromis entre confort et
performance, tandis qu’en Formule 1 on ne recherche que la performance
et on se fout du confort. Lorsque
les oscillations se produisent, il y a deux phénomènes qui influencent
l’adhérence du pneumatique au sol : les mouvements latéraux (ou
glissements) et les modifications du carrossage. Durant la marche, le
point neutre n’est pas fixe mais se déplace en fonction des variations
de la force latérale sur les deux essieux (un seul pour la Formule 1) :
aussi peut-il se trouver tantôt en avant, tantôt en arrière du centre
de gravité. Lorsqu’il se trouve en avant, il donne naissance à un
moment qui, en faisant pivoter la voiture vers l’intérieur du virage, détermine
un comportement survireur. À l’inverse, lorsqu’il se déplace vers
l’arrière, le moment résultant agit au sens contraire et détermine un
comportement sous-vireur. Dans le cas d’une Formule 1 ou d’une voiture
conventionnelle, on recherchera un comportement neutre le plus possible
mais si on n’a pas le choix, on préfèrera un comportement sous-vireur
plutôt qu’un comportement survireur car le premier est beaucoup plus
facile à contrôler que le deuxième. Pour
obtenir un comportement stable de la voiture, on joue sur le transfert des
charges sur chaque essieu, en faisant varier convenablement la résistance
au roulis des suspensions. On augmente celle-ci en rapprochant le centre
de roulis du centre de gravité, en augmentant la rigidité des ressorts,
ou bien en augmentant la rigidité de la barre antiroulis.
L’adoption
d’une barre antiroulis (ou l’augmentation de sa rigidité si présente)
accentue les transferts de charge sur l’essieu (ou l’équivalent) qui
en est doté et les diminue sur l’autre. Il s’ensuit (pour des angles
de dérive identiques) une variation (flèches plus foncées) de l’adhérence
des deux pneumatiques, dont la somme provoque une adhérence totale différente
pour les deux essieux, donc un comportement différent de la voiture en
virage. Sur le schéma plus haut, les flèches de teinte claire indiquent
la contribution à l’adhérence latérale de chaque pneu, et l’adhérence
totale des deux essieux en l’absence de barre antiroulis, tandis que les
flèches foncées figurent la situation différente en présence de la
barre. Dans ce cas, le montage de la barre antiroulis à l’avant en
diminue l’adhérence et améliore simultanément celle de l’essieu
arrière; cela provoque une diminution de la tendance au survirage, ce qui
reflète une meilleure stabilité. Les
ressorts ont été inventés pour atténuer les chocs provoqués par les
aspérités de la route sur l’une des roues qui se répercutait sur
l’autre roue fixée sur le même essieu, donnant ainsi lieu à une
variation de carrossage et à un déplacement latéral. Ce phénomène est
apparût lorsque les voitures se sont mises à aller plus vite. Sous
l’effet du mouvement gyroscopique, la variation du carrossage provoquait
des secousses imprévues dans la direction et, de plus, à cause du poids
de l’essieu, le plus petit cahot se traduisait par une perte d’adhérence. Les ressorts
contrôlent le mouvement vertical de la roue par rapport à la caisse, ce
que l'on appelle le débattement. Plus le ressort est raide, plus il faut
un effort important pour que la roue ait un débattement. En
Formule 1, le
réglage de la dureté des ressorts influe sur le comportement de la
voiture, notamment sur le roulis et le tangage. Plus les ressorts sont
raides, moins la voiture prendra de roulis en virage, et moins elle
prendra du tangage en phase d'accélération ou de freinage. Lorsqu'une
voiture roule en ligne droite, plus ses ressorts son souples et plus la
suspension absorbe les bosses, donc les pneus restent mieux collés à la
route. En revanche, le transfert de charge vertical est plus important en
cas de freinage, délestant les pneus arrières, ce qui fait perdre de
l'efficacité au freinage. Lorsqu'une voiture aborde un virage, là aussi,
plus les ressorts sont souples, plus les pneus collent à la route. En
revanche, plus ils sont souples, plus l'entrée et la sortie du virage
sont difficiles et la voiture devient lente à réagir. Les
barres antiroulis avant et arrière d’une Formule 1 viennent renforcer
les ressorts lorsque la voiture prend du roulis uniquement. Ainsi, la
raideur de la suspension peut être différente en ligne droite, où le
roulis est normalement nul, et en virage où la voiture a du roulis. En résumé,
la suspension est donc plus raide en virage en raison des barres
antiroulis. Donc,
si la voiture rebondit trop sur les bosses, faisant perdre du temps à
l'accélération, on doit baisser la raideur des ressorts avants et arrières.
Si les pneus s'usent trop vite par rapport à la normale, on doit
assouplir tous les ressorts. Si les roues arrières se bloquent facilement
au freinage, on doit changer la répartition de freinage ou augmenter la
raideur des ressorts avants et diminuer celle des ressorts arrières. Si
la voiture est sous-vireuse, on doit baisser la raideur de la barre
antiroulis avant et/ou augmenter celle de la barre arrière. Si ce n'est
pas suffisant, on doit baisser la raideur des ressorts avants et/ou
augmenter la raideur des ressorts arrières, mais on risque alors de
changer le comportement de la voiture sur les bosses, au freinage, et sur
les entrées/sorties des virages. Si la voiture est survireuse, on doit
augmenter la raideur de la barre antiroulis avant, et/ou baisser la
raideur de la barre antiroulis arrière. Si ce n'est pas suffisant, on
fait comme avec le sous-virage, mais avec les mêmes conséquences. Si
la voiture est trop lente à réagir lors d'une mise en virage, on doit
augmenter la raideur des ressorts avants et arrières. Si elle frotte trop
au sol en ligne droite à l'accélération, créant des étincelles sous
la voiture, on doit augmenter la raideur des ressorts arrières, ou monter
des butées de choc, ou augmenter la hauteur de la caisse à l'arrière.
Si la voiture se comporte de la sorte au freinage, on doit raidir les
ressorts avants, ou monter des butées de choc, ou augmenter la hauteur de
la caisse à l'avant. Les
ressorts les plus utilisés sont les ressorts à spirale cylindrique (hélicoïdaux),
fabriqués presque toujours avec du rondin en acier, dotés de hautes
caractéristiques mécaniques, et usinés à torsion et à flexion combinés.
L’usage
des ressorts produit un mouvement oscillatoire périodique difficilement
contrôlable qui, s’il n’était pas contrôlé, provoquerait
l’instabilité de la voiture en compromettant l’assiette tout en la
rendant très inconfortable. C’est pourquoi on a inventé
l’amortisseur qui freine ce mouvement oscillatoire et rétablit la
stabilité du véhicule. On remarquera que lorsqu’un amortisseur est usé,
le véhicule se met de plus en plus à sauter sur les bosses et est plus
difficile à contrôler, démontrant ainsi ce phénomène oscillatoire. En
Formule 1, le
rôle principal des amortisseurs est d'amortir les débattements en
dissipant l'énergie accumulée dans les ressorts, évitant aux roues de débattre
trop longtemps: les amortisseurs fournissent un effort en fonction de la
vitesse de débattement. Lorsque la voiture entre ou sort d'un virage,
freine, accélère, monte sur un vibreur ou une bosse quelconque, les
amortisseurs jouent leur rôle en limitant les débattements dans le
temps. Le rôle joué par les amortisseurs n'est pas le même suivant que
la roue se rapproche de la caisse (compression), ou s'en éloigne (détente).
En compression, ils contrôlent le mouvement de la voiture lorsqu'elle
passe sur une bosse, et en détente, ils contrôlent la vitesse de roulis.
Ils participent donc à la tenue de route aux entrées/sorties de virage. Généralement,
les amortisseurs sont réglés pour fournir 3 à 4 fois plus d'effort en détente
qu'en compression. Si la voiture rebondit sur les bosses et semble décoller
sur les vibreurs à l'accélération, on doit assouplir en compression les
amortisseurs arrière, voir les quatre amortisseurs. Si elle se comporte
de même au freinage, on doit assouplir en compression les amortisseurs
avant, voir les quatre. Si la voiture oscille beaucoup après une bosse ou
un vibreur, faisant perdre de l'appui aérodynamique et faisant patiner
les pneus en accélération ou au freinage, on doit raidir les 4
amortisseurs en compression. Si elle est lente à répondre en entrée/sortie
de virage, on doit raidir les 4 amortisseurs en détente. Si la
voiture a une tendance sous-vireuse en entrée/sortie de virage, on doit
assouplir les amortisseurs avant en détente et raidir ceux à l'arrière
en détente également. Finalement, si la voiture a une tendance
survireuse en entrée/sortie de virage, on doit assouplir les amortisseurs
arrières en détente et raidir ceux à l'avant en détente également.
Les
amortisseurs de Formule 1 fonctionnent sur le même principe mais sont très
différents car en plus d’être hydrauliques, ils sont au gaz, et
contrairement aux voitures conventionnelles, ils sont couchés et à
l’intérieur. Ils sont réglables à 4 voies comprenant un double tube
et deux valves de réglage à l’extérieur. De par la conception et la
qualité de fabrication exceptionnelle, les frictions internes sont très
faibles, de l'ordre de 20 +/- 5 N sans force latérale, et pouvant même
descendre à 10 +/- 5 N avec des joints spéciaux.
La
force d'amortissement se met en place rapidement et les frictions venant
du piston et du joint de la tige sont minimisées. Comme résultat, nous
avons d'excellentes performances pour les faibles débattements par
rapport aux forces importantes. L'amortisseur peut amortir des vibrations,
même quand le débattement est très faible (par exemple +/- 1 mm). Le
système est pressurisé à l'azote et le piston flottant ou (en option)
le diaphragme, sépare le gaz de l'huile. Ce
type d’amortisseur est facile à réviser, régler, modifier ou démonter,
grâce au système de valves extérieures. Les réglages se font très
facilement grâce à ces valves très accessibles et dont le
positionnement est définissable à la commande du fabricant. Caractéristiques
techniques :
|
|||||||
|
|||||||
|