Rochet-Schneider  

(1889-1960)

 
Cette firme fut fondée en 1889 par Jean-François Rochet et Théodore Schneider. Rochet développa d'abord un vélocipède et les premières roues à rayons en fil de fer, avant d'être remplacé par son fils Édouard, devenu son rival. De son côté, Schneider développe la bicyclette. La firme grandit rapidement et devient la Société Édouard Rochet et Théodore Schneider en 1892.

C'est en 1895 que l'entreprise produit sa première voiture, une automobile à pétrole qui ressemble beaucoup à celle de Karl Benz. Dès ses premiers tours de roues, elle s’avère bien née, s’offrant même des pointes, remarquables pour l’époque, à 30 km/h.

C'est alors que les deux concepteurs pensent aller en compétition, mais tout d'abord, ils s’offrent le luxe d’arriver en haut du Col du Galibier, ce qu’aucune voiture sans chevaux n’avait jamais réussi auparavant. Dans la foulée, ils s’inscrivent à l'épreuve Paris-Marseille-Paris, où l'on doit parcourir un peu plus de 1700 km en dix étapes. Mais l’aventure se termine prématurément à Lyon, après une malencontreuse collision avec une vache, mais non sans avoir démontré d’incroyables possibilités.

Du coup, les commandes affluent en tel nombre que l’entreprise est condamnée à stopper la fabrication de bicyclettes pour se consacrer exclusivement à leur nouvelle activité. Et l’année suivante, deux voitures sont même vendues en France. Dès lors, tout s’enchaîne très vite. Le nouveau modèle B42 de 8 CH sorti en 1897, rencontre un accueil enthousiaste, convaincant par la simplicité de sa conception, sa robustesse et l’incroyable silence de son moteur. Des qualités qui feront la réputation de la marque lyonnaise. L’année suivante, deux voitures sont engagées sur la course Marseille-Nice et elles terminent respectivement seconde et cinquième. Impressionnantes par leurs performances, elles doivent cependant beaucoup à leurs pilotes, Rochet et Schneider qui n’ont pourtant pas leur permis de conduire.

En 1900, Rochet-Schneider sort pour une course, un 8 cylindres de 10 litres de cylindrée, avec transmission par cardan et qui comporte un équipement insolite. En effet, à droite de la colonne de direction se trouve un petit réservoir qui, dans une longue descente, laisse tomber goutte à goutte de l’eau à l’intérieur du frein à pied, l’empêchant ainsi de brûler.

1903 marque une nouvelle envolée de Rochet-Schneider qui collectionne les succès et places d’honneur en compétition et accélère les cadences de production (100 voitures en 1901, 215 en 1903). Chaque nouveau modèle est salué par la presse qui souligne la qualité des voitures. Un journaliste se plaindra même de ce que "les voitures de la marque sont monotones car elles ne tombent jamais en panne".

Cette suite continue de succès commence à monter à la tête d’Édouard Rochet qui, contre l’avis de Théodore Schneider, transfère le siège social de l’entreprise à Londres. Pour le nouveau directeur général de la "Rochet-Schneider Ltd", il s’agit avant tout, de réaliser une opération de capitalisation juteuse par l’émission massive d’actions, alors très en vogue. À cause de son profond désaccord, Schneider est écarté du pouvoir et n'est plus consulté pour les décisions.

Il faut croire que Schneider avait raison car l'émission des actions est un échec et la "Rochet-Schneider Ltd" est dissoute à la fin de 1907, à peine plus de deux ans après sa création. Dans cette affaire, elle n’a rien gagné. Pire, elle a perdu une partie de cette image qui lui permettait de tenir la dragée haute à ses concurrents. Par la suite, la "Société Anonyme des Établissements Lyonnais Rochet-Schneider" revient s’installer à Lyon. L'entreprise doit recommencer presque à zéro et désormais, plus rien ne sera comme avant.

Un redressement survient en 1910 mais la situation financière de la société est chaotique et les séances du conseil d’administration ne sont plus qu’une suite de prises de becs, de démissions et d’élections de nouveaux présidents éphémères. Toutefois, à la fin de l’année sort l’une des plus belles voitures jamais réalisées par Rochet-Schneider. Une conduite à gauche avec leviers de commande au milieu et apparition du moteur monobloc. Cette voiture est un peu un testament car, dès l’année suivante, l’activité automobile va lentement mais sûrement laisser sa place aux camions et on ne verra plus l’usine dans les compétitions qui avaient fait sa réputation.

En 1922, la firme sort une 20 CH avec un moteur comportant pour la première fois des soupapes en tête. Les qualités de la voiture sont exceptionnelles, mais comme pour plusieurs modèles précédents, le prix de vente est excessivement élevé et la publicité faite autour de ce nouveau fleuron de la marque est plutôt mitigé. 1931 marque la fin totale de la fabrication d'automobiles, victimes d'un prix de revient de 6 à 8 fois plus cher que la moyenne et d'une politique incohérente.

En 1936, l'entreprise est convertie pour la fabrication d'autobus et de poids lourds. Rochet-Schneider disparaîtra en 1960 après avoir été achetée par Berliet, non sans avoir fabriqué des voitures exceptionnelles mais malheureusement trop chères.
 

Atelier Rochet-Schneider

Édouard Rochet

Théodore Schneider

Rochet-Schneider

Rochet-Schneider

Rochet-Schneider

Rochet-Schneider de 1912

Rochet-Schneider au GP de l'ACF de 1912

Rochet-Schneider Torpedo de 1912

Rochet-Schneider Torpedo de 1912

Rochet-Schneider Torpedo de 1912

 

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