Chénard & Walcker
(1899-1950) |
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En 1888,
Ernest Chénard ouvre un magasin de fabrication,
réparation et location de bicyclettes. En 1896, il passe du deux roues au
tricycle et va jusqu'au quadricycle qu'il réussit à vendre à un britannique.
C'est le début de l'aventure automobile pour Chénard.
Totalement convaincu que ce véhicule représente l'avenir de l'homme, il
s'associe avec l'un de ses meilleurs clients, Henri
Walcker, qui est ingénieur à l'École des Mines
de Paris; et le 19 décembre 1899, la "Société
en Commandite des Établissements Chénard & Walcker" est née. La firme commence à connaître du succès et en 1911, Chénard & Walcker se signale en étant la première marque automobile à monter en série des pistons en aluminium en remplacement de la fonte. Un procédé inédit qui demande cependant une mise au point fastidieuse. Mais l'euphorie générale est brutalement stoppée le 20 juin 1912, lorsque Henri Walcker décède des suites d'une appendicite découverte trop tard. C'est René Donnay qui prend désormais en main toutes les fonctions commerciales de la marque, le côté technique étant toujours assuré par Ernest Chénard, secondé par Henri Toutée, un ancien de l'École des Mines de Paris. En 1913, l'entreprise sort la 15 HP, dotée d'une magnéto à double allumage et qui va acquérir sur le front, une réputation de vitesse et de robustesse qui ne se démentira jamais. En
1920, l'entreprise se diversifie avec la création de la
F.A.R.,
Société des trains Chénard & Walcker
pour l'exploitation des brevets
Lagache
concernant l'application de l'automobile au transport de marchandises. Les
badauds découvrent ainsi des "voitures" tirant une remorque. Le tracteur est
construit par
Chénard & Walcker,
les remorques par la société
Lagache et Glazsmann,
deux anciens pilotes
Chénard & Walcker. L'année 1923 fut marquée par la victoire d'une 3 litres sport, version poussée de la 15 HP, à la première édition des 24h du Mans. Sur des routes en terre et sous une pluie discontinue, la voiture, actuellement exposée au Musée du Mans, a parcouru la plus grande distance à plus de 92 km/h de moyenne. Chénard & Walcker s'adjuge également les 2ème et 4ème places de cette dure épreuve. Les retombées commerciales sont énormes et, en 1925, Chénard & Walcker emploie près de 4500 personnes. L'année suivante, deux voitures sont engagées au Grand Prix de Tourisme de San Sebastian, une course de 12h. Malgré une cylindrée inférieure à d'autres concurrents, principalement les Mercedes, Chénard & Walcker pulvérise tous les records et sort grand vainqueur, toutes cylindrées confondues. La victoire est attribuée en grande partie à la légèreté des voitures, moins confrontées que leurs rivales aux changements de pneus, à un échappement à fond de course des moteurs favorisant le refroidissement des soupapes et à des carrosseries surbaissées qui ont tracé la voie des carrosseries actuelles. Cette période fut l'apogée de Chénard & Walcker mais, de plus en plus confronté à la montée en puissance de la concurrence américaine et surtout française, le conseil d'administration décide dans un premier temps de supprimer le service course, puis, s'associe avec Delahaye en 1928. Deux types de voitures à tendance sportive en découlent, le Type Y7, disponible en roadster, conduite intérieure ou cabriolet et à châssis classique, et le Type Y8 inspiré des "Tanks" de 1100 cm3 à châssis surbaissé sous les essieux, dont les premières versions étaient apparues en 1925. D'un esthétisme discutable mais particulièrement efficaces, les "Tanks" s'imposeront dans leur catégorie dans de nombreuses courses, notamment au Mans, à la Coupe Boillot ou bien encore aux 24h de Belgique. À tel point que ces véhicules ont dû être retirés de la compétition en 1927, (pour réapparaître au 24h du Mans en 1937), car certains constructeurs refusaient de prendre le départ d'une course si une voiture Chénard & Walcker était y prenait part. En 1930, une nouvelle 14 HP à 6 cylindres, prélevée sur les chaînes de montage, établit une impressionnante série de records sur l'autodrome de Montlhéry. Pilotée par Sénéchal, elle va ainsi parcourir 3181 km en 24h, à la moyenne effarante de 133 km/h. Par la suite, la firme participera à l'effort de guerre en produisant des armes et des véhicules. Après les hostilités, l'entreprise connaîtra un départ difficile et c'est une mésentente avec la firme Peugeot, concernant les moteurs Chénard & Walcker, qui provoquera la fermeture définitive de l'entreprise le 19 mai 1950, dans une indifférence quasi générale.
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Tableau des vielles pionnières |