Grégoire
(1902-1924) |
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Firme
fondée le 25 août 1902 par Pierre-Joseph Grégoire,
en grande partie financée par son père Édouard,
la "Société Grégoire et Cie" était réputée pour
concevoir des modèles spécialement étudiés dans leurs moindres détails pour
limiter toute résistance à l'air, sans pour autant nuire à l'esthétisme
général de la voiture. Le premier véhicule populaire de la marque fut une voiturette animée par un moteur bicylindre de 6/8 HP qui assure, à partir de 1905, un début de notoriété à Grégoire. Particulièrement robuste et économique à l'achat, comme à l'entretien, cette voiturette permet enfin à la firme de sortir de l'ombre, et les carnets de commandes se remplissent progressivement. Si bien que le conseil d'administration donne son aval pour une participation de la marque en compétition afin d'accroître davantage cette récente popularité. Deux voiturettes 4 cylindres de 26 HP, spécialement développées pour la course, s'alignent donc en 1905 sur le Circuit des Ardennes, à Bastogne. Si le pilote Renancy abandonne au premier tour sur problème mécanique, Philippe Taveneaux termine à la seconde place. Lors de la première Coupe des voiturettes, les voitures Grégoire connaissent d'innombrables soucis. Mais ce n'est que partie remise car au mois de février 1906, lors du Petit Critérium, une compétition d'endurance et de régularité organisée sur six jours par le journal Les Sports, la marque Grégoire remporte un succès mérité grâce à Xavier Civelli de Boch qui termine l'épreuve sans aucune pénalité. Mais, malgré de nombreuses participations en compétition en 1906, Coupe des Voiturettes, Targa Florio, Grand Prix de l'ACF, etc, les résultats ne sont guère brillants. Grégoire ne renonce pas pour autant à la compétition mais décide cependant de mettre un terme à la fabrication des moteurs de grosse cylindrée. En dépit de ses déboires sportifs, la firme Grégoire parvient tout de même à réunir de nouveaux partenaires pour se développer. C'est ainsi que sa raison sociale est modifiée le 25 août 1906 en "Société Anonyme des Automobiles Grégoire". Par la suite, Pierre-Joseph Grégoire se désintéresse peu à peu de l'automobile pour se consacrer à l'aviation. Il crée ainsi la "Société Grégoire GYP". Après le retrait de Pierre-Joseph Grégoire, c'est désormais Jacques Hinstin qui tire les rennes de l'entreprise pour la conception des voitures. Après d'autres essais en compétitions en 1908 et avec d'autres déboires, l'entreprise diversifie ses activités avec la construction de moteurs pour bateaux. Un nouveau domaine dans lequel l'entreprise se démarque et s'octroie de belles victoires, dès 1910, comme celle remportée dans la course maritime Monaco-Cannes, ou encore en obtenant le premier prix au meeting de Monaco, une performance réitérée en 1913. Un tournant important pour l'entreprise intervient en 1911 avec l'apparition de carrosseries aérodynamiques originales et surprenantes (sous-marin, double berline, etc). Le châssis de la 16/24 HP peut aussitôt démontrer ses qualités puisque quatre voitures Grégoire équipées d'un quatre cylindres en ligne sont alignées le 25 juin, sur le circuit de Boulogne, au départ de la première édition de la Coupe des voitures légères créée par le journal "L'Auto", qui remplaça l'ancienne Coupe des voiturettes. La course est difficile pour les pilotes et la mécanique, et seulement 13 voitures parviennent à l'arrivée sur les 30 du départ, dont la Delage victorieuse de Bablot, et les deux Grégoire pilotées par Jean Porporato et Philippe de Marne qui terminent respectivement aux 5ème et 7ème places. Ce sont encore quatre voitures Grégoire qui sont engagées l'année suivante pour cette même Coupe des voitures légères qui se déroule cette fois sur le circuit de Dieppe, en prélude du Grand Prix de l'ACF. A l'issue de la première journée, deux Grégoire sont encore en lice, mais elles ne prendront pas le départ le lendemain, en hommage au mécanicien Basagna tué la veille lors de l'accident de la Grégoire de Léon Collinet. L'année 1912 est surtout marquée par l'exploit de Jean Porporato dans le rallye automobile reliant Posen, en Pologne, à la ville ibérique de San Sebastian. 3.500 km parcourus en sept jours avec un véhicule transportant 11 passagers surnommé, à juste titre, la "Roulotte". Une victoire obtenue devant les prestigieuses marques Hispano Suiza et Berliet, parachevée par un premier prix au concours d'élégance de San Sebastian qui clôturait l'épreuve. Un succès sportif et commercial, conforté en 1913 avec la victoire du même Porporato dans la Coupe de la Sarthe. Neuvième au général, Jean Porporato termine cependant premier dans sa catégorie après avoir bouclé l'épreuve à plus de 103 km/h de moyenne. Mais ce fut la dernière victoire en compétition pour les automobiles Grégoire. La première grande guerre fait très mal à l'entreprise qui doit, après un certain temps, fermer ses portes pour manque de personnel, à cause du trop grand nombre d'employés mobilisés. La reprise d'après guerre est très difficile et la situation financière est catastrophique. La firme doit sortir sa dernière carte qui est de revenir à la compétition pour espérer hausser les ventes au public, avec une participation au Grand Prix d'Indianapolis et à celui pour cyclecar de l'UMF en France en 1920. Les résultats sont désastreux et l'entreprise ne s'en remettra jamais. La firme fermera ses portes définitivement en 1924.
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Tableau des vielles pionnières |