Les débuts de la course automobile
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En 1858, Thomas Rickett invente une voiture légère à vapeur à trois roues, après un plafonnement de 15 ans dans ce domaine. La plus grande partie de la caisse est occupée par la chaudière et le centre de gravité n'est qu'à 60 cm du sol, ce qui lui confère une grande stabilité pour l'époque. Cette voiture atteint la vitesse de 18 km/h mais Rickett réussit plus tard à en concevoir une qui franchit les 30 km/h mais uniquement sur le plat. C'était très bien pour l'époque mais encore trop peu pour penser à faire des courses. En 1860, le belge Jean-Joseph Étienne Lenoir concrétise l'idée de Philippe Lebon (inventeur du gaz d'éclairage et décédé prématurément) et invente un moteur à explosion alimenté au gaz. Le principe consiste à mélanger le carburant avec de l'air dans un semblant de carburateur, l'inflammation du mélange gazeux se fait par allumage électrique et le refroidissement est par eau. On a ici les idées primaires de ce que sera le moteur à explosion futur. Lenoir réussit à vendre son invention pour faire tourner des machines industrielles et des chariots, mais son rendement demeure insuffisant et Lenoir abandonnera son projet. Sylvester Hayward Roper réalise en 1863 la première automobile américaine qui est un quadricycle à vapeur. L'exploitation du premier puit de pétrole à Titusville en Pennsylvanie en 1859 n'aura pas d'effet immédiat sur la production automobile mais on sais très bien ce qui en adviendra. C'est Amédée Bollée en 1873 qui réalisera le premier véhicule vraiment satisfaisant avec "l'Obéissante". Elle dispose d'une suspension, d'une transmission à trois démultiplications et d'une direction efficace qui repose sur une épure complexe avec deux roues pivotant à l'extrémité d'un essieu fixe. Bollée effectuera plusieurs voyages de démonstration afin de montrer l'efficacité de son véhicule. Il perfectionnera son invention avec "la Mancelle" en 1878 et "la Rapide" en 1881. Son fils Amédée junior reprendra les rennes et réalisera "la Nature" en 1885. En 1878, Henri Serpollet découvre presque par hasard le principe de la vaporisation instantanée, qui permet de transformer de l'eau en vapeur sous l'action de la chaleur, et ainsi d'actionner un mécanisme. Avec l'aide de son frère Léon, ils prévoient exploiter cette découverte dans de multiples domaines, et avec l'aide financière de Claudius Richard et de Charles Brunet, les deux frères perfectionnent leur principe, construisent un premier générateur à vaporisation instantanée et déposent un brevet le 25 octobre 1879. Leur appareil n'étant pas au point, il n'attire pas l'attention des gens lorsque Léon décide de le présenter à Paris. Qu'à cela ne tienne, Léon Serpollet ne se décourage pas et il réalise en 1886 une nouvelle chaudière considérablement simplifiée, remplaçant les plaques de fer initiales par un petit serpentin en acier dans lequel l'eau circule et subit sa transformation. Moins de deux ans plus tard, les deux frères sortent le 7 mai 1888 un premier tricycle animé par une chaudière et un moteur monocylindrique de 1 HP qui atteint les 30 km/h (vitesse remarquable pour l'époque). Pendant ce temps en 1884 en Normandie, Édouard Delamare-Deboutteville invente le premier moteur à essence à quatre temps et le monte sur un petit véhicule à trois roues, puis sur un break. Cependant, l'existence et le fonctionnement de ce dernier n'a jamais été démontré mais il sera tout de même considéré par certains historiens français comme étant le premier véhicule propulsé par un moteur à essence. Gottlieb Daimler crée un petit moteur à pétrole en 1883 qui tourne à 900 tr/min comparativement à 180 tr/min pour la norme, et l'adaptera d'abord sur une bicyclette en 1885, créant alors la première motocyclette, "l'Einspur"; puis sur un bateau et enfin sur une calèche à quatre roues en 1887, "la Kutschwagen". Il créera par la suite un moteur V2 de 563 cm3 et le montera sur "la Stahlrad" en 1889. De son côté, Karl Benz produit la première automobile à pétrole officielle en 1886, "la Patentwagen". Il s'agit d'un tricycle propulsé par un moteur monocylindrique et horizontal de sa conception. En 1888, Daimler vendra ses brevets à Émile Levassor contre une redevance de 12% du prix de chaque moteur vendu. En 1890 Levassor s'associe avec René Panhard pour créer la société Panhard & Levassor. Le moteur à explosion sera ainsi développé et commercialisé en 1891 sous ce nom, et sera également adopté par Peugeot. C'est lors de cette année que débuta la lutte entre les partisans de la vapeur et les adeptes du moteur à explosion. Du côté de l'Amérique, ce sont les frères Charles et Frank Duryea qui réalisent leur "Horseless Carriage" en 1893, muni d'un moteur à pétrole. La Duryea Motor Wagon Company est fondée en 1896 et lance une série de 13 voitures identiques. Les frères Duryea entraîneront une vague de petits constructeurs indépendants, dont entre autre, Henri Ford qui construira un quadricycle prototype pendant ses heures de repos à Détroit en 1896. Le XIXe siècle voit apparaître la carrosserie qui est un terme dérivé du mot italien "carrozza" qui signifie carrosse. Ce terme désigne la caisse d'une voiture autant que sa fabrication. Lors de ce siècle, la carrosserie sera à sa plus simple expression, conservant en grande partie la forme des attelages traditionnels. La carrosserie connaîtra son moment de gloire beaucoup plus tard même si certains individus comme l'architecte Pierre Selmersheim, avait des idées avant-gardistes comme le démontre son premier prix du concours des Magasins du Louvres en 1896.
Les premières compétitions automobiles La toute première compétition mettant en vedette des véhicules motorisés remonte à 1887: il s'agissait de la course "La Vélocipède", qui fut disputée sur un circuit de 31 kilomètres autour de Paris; véhicule inventé par Jules Félix Philippe Albert de Dion, Georges Tadée Bouton et Armand Trépardoux. sur le principe des frères Serpollet, Le gagnant fut le Comte Jules Félix Philippe Albert de Dion, à la vitesse moyenne de 59 km/h; seul coureur en lice mais le véhicule démontra de très bonnes performances. Il faut préciser que jusque dans les années 70 les courses étaient disputées soit par des hommes riches ou par des playboys principalement (il y avait bien sur des exceptions) et non pas par des athlètes comme aujourd'hui. En fait, les courses automobiles existent depuis son invention à la fin du XIXème siècle; mais la première vraie course (chronométrée) se déroula en juin 1895 sur un circuit routier de type rallye nommé Paris-Bordeaux-Paris. Ces voitures (Panhard et Peugeot) se conduisaient au moyen d'un levier semblable à un gouvernail ou comme un guidon et avec des pneus plein, sauf pour Peugeot qui était chaussé par les premiers pneumatiques fournis par les frères Michelin, innovation due au tracé en forme de zigzag (les frères Michelin améliorèrent le bandage pneumatique inventé par le vétérinaire écossais John Boyd Dunlop).
Mais auparavant, en 1893 fut créé le premier concours de voitures sans chevaux à propulsion mécanique, qui était organisé par un journaliste du "Petit Journal" et qui eu lieu le 19 juillet 1894. Il y eut 21 participants (7 voitures à vapeur et 14 à pétrole) dont 6 Peugeot. Le vainqueur sera encore une fois le Comte Albert de Dion sur un surprenant attelage comprenant un tracteur à vapeur attelé à une calèche, et le deuxième prix sera décerné ex-aequo à Peugeot et Panhard & Levassor tous sur moteur Daimler. Il y eut une tentative de la part des voitures électriques lors de cette compétition car plusieurs s'y sont inscrit mais aucune ne prit le départ car le seul défaut de ces voitures était leur autonomie. La distance de l'épreuve de 126 km fut un obstacle insurmontable pour ce genre de véhicule, car cela nécessitait de disposer des batteries de rechange tout le long du parcours, ce qu'aucun participant ne fit. L'année suivante, un certain Charles Jeantaud essaya cette tactique à l'épreuve Paris-Bordeaux-Paris mais il dû abandonner suite à de nombreuses avaries mécaniques. Cette course de 1200 km sera remportée par Paul Koechlin sur une Peugeot 4 places sur moteur Daimler (il y eut 2 autres voitures avant mais elles étaient à 2 places, ce qui était contraire au règlement). En Amérique, c'est le 2 novembre 1895 qu'eut lieu la première course répertoriée, organisée par le Chicago Times Herald, mais aucun des 4 candidats ne termina cette course. Le journal organise une autre compétition le 28 novembre 1895 sur une longueur de 90 km. Deux concurrents sur six terminèrent la course et le vainqueur fut James Duryea sur un véhicule de sa conception. Les frères Duryea vont célébrer l'abrogation du "Locomotive Act" dans une course entre Londres et Brighton en 1896, "la Course de l'émancipation".
C'est également en 1896 qu'est survenu le premier vol de voiture de l'histoire. C'était une Peugeot qui appartenait au baron Zulien.
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À
l'initiative de Paul Meyan, directeur de la
revue "La France Automobile", une course de
vitesse sur 2 km est organisée au mois de décembre 1898 dans le
parc d'Achères, une commune située près de
Maisons-Laffitte, en région parisienne. Sur une
Jeantaud électrique de 40 HP,
Gaston Chasseloup-Laubat remporte l'épreuve à la
vitesse de 63,15 km/h, et détient à ce titre le premier record du monde de
vitesse homologué.
Camille Jénatzy, n'ayant pu
participer à la bataille, lance un défi à
Chasseloup-Laubat, et les deux hommes vont s'affronter à plusieurs
reprises sur leur véhicule électrique, en permanence amélioré, en ce début
de l'année 1899. Et le 29 avril, Camille Jénatzy
atteint ainsi la vitesse de 105,879 km/h. Pour la première fois, un homme
franchit la barrière fatidique des 100 km/h, et ce fut sur une voiture
électrique. Profilée comme un cigare, sa voiture était surnommée
"La Jamais Contente", nom qui lui aurait été
inspiré par sa femme. Allez savoir pourquoi. Ce record tiendra tout de même trois ans lorsque Léon Serpollet atteindra 120.771 km/h en 1902 sur une voiture à vapeur de sa conception. L'année suivante, c'est Henry Ford qui bat ce record avec sa "999 Arrow" de 17 litres de cylindrée à pétrole, atteignant 147 km/h sur le Lac Michigan gelé. Il fallut attendre en 1910 pour voir la "Blitzen Benz" (toujours à pétrole) pilotée par Barney Oldfield à Daytona pour voir une voiture dépasser les 200 km/h, en atteignant 212 km/h. Les premières grandes courses du style Grands Prix furent les séries Gordon Bennett lancées en 1900 pour les constructeurs (ou Automobile-Club) afin de tester leurs compétences. La réglementation stipulait que toutes les pièces composant les véhicules devaient être fabriquées dans leurs pays d'origine; en fait, les écuries étaient représentées par pays et non pas par constructeur comme aujourd'hui et cela pendant plusieurs décennies. Il n'y avait qu'un seul manufacturier par pays et certaines couleurs obligatoires leurs étaient attribuées: rouge pour les italiennes, bleu pour les françaises, vert pour les anglaises, jaune pour les belges et pour les allemandes. C'est Panhard & Levassor qui remporte la première Coupe Gordon Bennett, en 1901, la France sera seule en piste, en 1902, c'est la Grande-Bretagne qui domine avec Napier, et en 1903 c'est l'Allemagne avec Mercedes qui remporte la course.
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Rétrospectives | |||||
1855-1894 | 1895-1899 | ||||
1900 | 1901 | 1902 | 1903 |